Quoi de mieux qu'une interview, réalisée par Doriane Mercadié pour me découvrir un peu plus...
Assise à la terrasse d’un café place David Gambetta, je rencontre Clément Viala, photographe professionnel de 32 ans. Jeune passionné, il accepte de me confier sa vision de la photographie et de sa région natale, le Bassin d’Arcachon. C’est à l’âge de 12 ans, quand il reçoit son premier compact, que débute son histoire avec la photographie. Il investit pour la première fois à l’âge de 15 ans (Canon EOS 400D) et jusqu’à ses 18 ans, explore le monde de la photographie.
Ce lycéen en première S s’entraîne, « touche à tout » comme il dit et très vite, ne quitte plus son compagnon le plus fidèle ni en soirée, ni en vacances, en vélo, à pied, etc. En 2008, il a l’occasion de s’essayer à la photographie aérienne (« et non en drone me spécifie-t-il »), sa future spécialisation. Il estime avoir eu la chance de connaître beaucoup d’amis à l’époque qui se formaient au pilotage et donc l’invitaient à survoler la région.
La professionnalisation
Pour la petite anecdote, à 18 ans, un photographe lui offre l’opportunité d’essayer l’appareil de ses rêves. Encore des étoiles pleins les yeux, il m’explique que ce fut à ce moment précis qu’il voulut faire de la photographie son métier. Il décide alors de faire un réel investissement dans du matériel professionnel et remercie ses parents sans qui il n’aurait pu se lancer.
Clément sera toujours un autodidacte : parti un an à l'Université des sciences de Bordeaux, il dut l’arrêter pour raisons personnelles et se réorienta ensuite vers une licence en histoire de l’art. Mais la photographie, il l’apprend grâce à l’entraînement, à la lecture de dizaines de magazines comme Chasseurs d’images. A l’université, il organise sa première « grande » exposition sponsorisée par de grandes marques.
En tant que professionnel, il fait des photos de mariages, landscapes, des portraits, couvre des évènements comme la Fête du vin à Bordeaux, l’Euro 2016 pour la marque Continental mais encore le Vendée Globe 2016-2017.
Clément photographie particulièrement la région de Bordeaux et du Bassin d’Arcachon mais commence à voyager (Australie, Dubaï, Croatie) et espère continuer. Son plus grand rêve ? Devenir photoreporter pour National Geographic.
Sa vision de la photographie
Pour Clément, une photographie symbolise un souvenir marqué dans le temps, un instant présent qui deviendra pertinent plus tard, lorsqu’on reviendra au même endroit et verra l’évolution du paysage, de la construction, de l’évènement. Il me précise donc que chaque photo n’est prise qu’une fois et qu’aucun autre élément n’est ajouté lors de la retouche, des morceaux de ciel par exemple.
Clément nous invite à découvrir, imaginer, comprendre le souvenir, même si très personnel, qui se cache derrière chacune de ses photos. Certaines d’ailleurs ne seront jamais connues du public, trop intimes selon lui. Clément aime photographier la nature à l’état pur, sans humains ni construction. Issu d’une famille habitant sur le Bassin d’Arcachon depuis 7 générations, il aime montrer l’évolution de la région et lutte même, toujours à travers la photographie, pour la préservation de son environnement. Il pratique les séries, dont une sur la Dune du Pilat, mais selon lui, ces dernières se font sur une longue période pour pouvoir comparer dans le temps le lieu photographié. Son endroit favori serait la Presqu’île de Lège-Cap Ferret car encore la plus naturelle.
Il se décrit comme une personne calme, certains pourraient même dire un peu trop. Mais il estime que c’est grâce à ce calme qu’il prend le temps d’observer ou d’admirer les petites choses « basiques » mais pourtant si belles de notre monde, comme un coucher de soleil. Très empathique, il aime le débat, connaitre les arguments de l’autre et surtout, s’intéresse à tous les domaines pour pouvoir se créer sa propre opinion. Il détient cette ouverture d’esprit de sa famille selon lui. Il me précise souvent lors de notre rencontre que sa vision est la sienne et qu’il serait intéressant justement, d’en entendre d’autres.